L'histoire :
"J'ai rencontré Reda le soir de Noël 2012,
alors que je rentrais chez moi après un repas avec des amis, vers quatre heures
du matin. Il m'a abordé dans la rue et j'ai fini par lui proposer de monter
dans mon studio. Ensuite, il m'a raconté l'histoire de son enfance et celle de
l'arrivée de son père en France, son père qui avait fui l'Algérie. Vers six
heures du matin, il a pris plusieurs de mes affaires, il a sorti un revolver et
il a dit qu'il allait me tuer. Il m'a insulté, frappé, violé. Le lendemain les
démarches médicales, policières et judiciaires ont commencé, qui, plus qu'elles
ne réparent la violence, la prolongent et l'aggravent." Ce livre retrace
l'histoire de cette nuit et des jours suivants.
Mon avis :
Depuis quelques
semaines et suite à une proposition de partenariat des éditions Audiolib (que je remercie!) je me
suis remise à écouter des audiobooks. Je suis vraiment fan de ce mode de
lecture qui permet de continuer à dévorer des romans en accomplissant d'autres
tâches (la vaisselle, le tricot, le ménage...). Pour ma part c'est durant mes
trajets en voiture que ces CD m'accompagnent et que j'ai pu découvrir le
dernier roman d'Edouard Louis, Histoire de la violence.
J'ai découvert
Edouard Louis il y a deux ans lors de la sortie du très médiatisé "En finir avec Eddy Bellegueule", un roman en grande partie autobiographique
qui raconte l'enfance difficile de l'auteur. Dans ce nouveau titre on retrouve également une part
de la vie d'Edouard Louis, il y relate son agression pendant la nuit de Noël
par un homme qui l'a étranglé et violé. Le sujet est une nouvelle fois très dur
et bien amené par l'auteur.
Je trouve que la
version audio s'adapte particulièrement à ce roman. Le comédien qui le lit,
Philippe Calvario, est très doué et je me suis laissé entraîner par sa voix qui
donne encore plus de profondeur et de puissance au récit. Je pense que j'aurais
été moins marquée par cette lecture si je l'avais lue sur papier.
Il y a cependant un
point que j'ai eu du mal à comprendre et qui m'a dérangée pendant tout le texte
: pour raconter cette agression et les événements qui l'ont provoquée, Edouard
Louis passe par le récit de sa sœur. C'est elle qui parle et qui raconte à
son mari les faits, tels qu'Edouard les lui a racontés. Cela s'alterne avec des récits de
l'auteur lui-même où il rectifie, où il ajoute des points que sa sœur a omis...
J'ai eu du mal avec ce choix de narration qui, à mes yeux amène de la
confusion au récit. Ce texte aurait été beaucoup plus fort s'il avait été
raconté directement par l'auteur lui-même puisqu'il est la victime de cette agression.
En résumé : Un roman
fort et déroutant qui raconte l'agression dont a été victime l'auteur. Si
certains points m'ont dérangée je suis toujours aussi marquée par le style
d'écriture d'Edouard Louis et lirai sans doute sa prochaine publication.
Je n'ai encore jamais testé les audiobooks, sans doute parce que mes trajets en voiture sont courts et qu'avec mes enfants, j ai rarement le silence durant ces derniers mais je comptais m'y mettre, notamment pour Boussole de M.Enard.J'ai en revanche sur ma liseuse le livre D'E.Louis que j'ai acheté dès sa sortie tant j'avais aimé son premier roman.Hélas, je ne m'y suis toujours pas mise mais ce que tu en dis dans ta chronique, notamment au sujet de mode de narration, m'intrigue.Il fera donc partie d'une très prochaine lecture.Bonne soirée Charline!
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