L’histoire :
Rescapés
du chaos de la Grande Guerre, Albert et Edouard comprennent rapidement que le
pays ne veut plus d'eux. Malheur aux vainqueurs ! La France glorifie ses morts
et oublie les survivants. Albert, employé modeste et timoré, a tout perdu.
Edouard, artiste flamboyant mais brisé, est écrasé par son histoire familiale.
Désarmés et abandonnés après le carnage, tous deux sont condamnés à
l'exclusion. Refusant de céder à l'amertume ou au découragement, ils vont,
ensemble, imaginer une arnaque d'une audace inouïe qui mettra le pays tout
entier en effervescence.
Mon avis :
Ce prix Goncourt 2014 faisait partie de mes objectifs de lecture prioritaire pour cette année 2016, j'en
avais entendu tant de bien qu'il me tardait de le commencer. Je ne regrette
en aucun cas cette lecture que j'ai adorée !
Dès les premières pages, Pierre Lemaitre nous plonge dans l'enfer des
tranchées de la première guerre mondiale, via les yeux d'un soldat français, Albert.
Nous sommes le 2 novembre 1918, à quelques jours de l'armistice. Mais malgré les
rumeurs de fin de guerre, l'égoïsme et la volonté de reconnaissance du commandant d'Albert, le capitaine Pradelle, va entraîner toute sa troupe à l'assaut de la
tranchée allemande. Albert, frôlera alors la mort et sera sauvé inextremis par
Edouard, un autre poilu qui ressortira de ce combat défiguré par un éclat
d'obus. Ce premier chapitre plonge le lecteur dans cette atmosphère si
particulière qu'était la bataille des tranchées. Je l'ai trouvé si bien écrit
que je l'ai relu une seconde fois une fois ma lecture du roman terminée.
La suite du roman s'intéresse au destin de ces trois personnages une fois la guerre
terminée : le capitaine Pradelle, cupide et sans aucun état d'âme qui tente par
tous les moyens de tirer profit de ce climat d'après-guerre, et Albert et
Edouard, ces deux poilus laissés pour compte dont la France ne s'occupe plus,
préférant glorifier ses morts que ses survivants. Les deux anciens soldats vont
alors décider de monter une arnaque folle et risquée pour se venger.
Les 600 pages défilent à une vitesse folle, il est difficile de s'arrêter
de lire. Il n'y a pas de temps morts, j'avais toujours envie de connaître la
suite, d'en savoir plus. J'ai apprécié le fait de pouvoir en apprendre plus sur
cette période de l'après première guerre mondiale et sur le destin parfois
tragique de ces anciens poilus. C'est une période que je connaissais très peu.
La relation forte qui unie ces deux personnages que tout oppose, Albert et
Edouard, uniquement liés par un évènement tragique, est très intéressante et
très bien amené par Pierre Lemaitre. Le capitaine Pradelle, quant à lui,
complètement détestable, imbu de sa personne et sans respect ni pour les vivants
ni pour les morts est un personnage que j'ai adoré détester.
En résumé : Un roman addictif qui nous plonge dans l'après première guerre mondiale au travers du destin de trois anciens poilus et d'une rocambolesque arnaque. J'ai adoré !
Pour aller plus loin : J'ai appris avec joie que ce roman va s'inscrire dans une saga se
déroulant de 1914 à 2013. Le prochain tome aura comme personnage principal Louise, une petite fille parisienne qui se lit d'amitié avec Edouard dans Au
revoir là-haut. On retrouvera donc dans ce nouvel opus la jeune fille, devenue adulte, en 1940 pendant l'exode.
C'est aussi un objectif de lecture que je me suis fixé pour 2016 mais j'appréhende toujours de m'attaquer à des pavés. Grâce à ton article, je le lirai avec plus de confiance.
RépondreSupprimerIl est dans ma PAL, si tu dis qu'il se lit vite alors il va en sortir plus rapidement que prévu. :P
RépondreSupprimerTa description en fait un livre qui donne envie car quand j'avais lu le résumé je n'étais pas très emballée. Il est donc maintenant dans ma PAL. Merci...
RépondreSupprimerMon grand-père, Pierre Gortchakoff, fut aussi une victime de la Grande Guerre, quittant sa Sibérie natale pour échouer à Marseille.
RépondreSupprimerhttp://tietie007.blog4ever.com/pierre-gortchakoff-1897-1942-de-la-siberie-a-marseille