Mes derniers avis :

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vendredi 29 janvier 2016

Ce que je peux te dire d'elles d'Anne Icart


L'histoire :

Elles... C'est un clan décliné au féminin : mères, sœurs, filles, petites-filles. En trois générations, plus l'ombre d'un homme ; la vie en a voulu autrement. Dans ses cahiers noirs, Blanche rassemble ses souvenirs et cinquante ans défilent : le combat féministe, l'entreprise de haute couture familiale, les liens, les rires, les chagrins, les absents... Il est temps de tout dire. Peut-être parce que aujourd'hui un garçon est né... Celui de Violette, la fille de Blanche, qui a coupé les ponts. Dérouler le fil des mots de leur histoire pourrait bien se conjuguer à présent avec " eux ".    

Mon avis :

Ce que  je peux te dire d'elles est un beau roman qui retrace l'histoire de quatre générations de femmes, chacune sont très différentes et pourtant elles sont soudées. On découvre au travers du récit leurs vies, leurs joies, leurs peines et leurs sentiments. 

L'auteure s'attarde sur chacune de ces femmes, elle prend le temps de décrire leurs sentiments, leurs volontés, leurs convictions. Cela les rend très attachantes et permet au lecteur de mieux comprendre les agissements de chacunes d'entre elles.

Cette histoire se déroulant sur des dizaines d'années, des années 50 à nos jours, on retrouve en trame de fond l'évolution de la société et notamment la modification de la condition des femmes, leur combat pour être plus indépendantes, pour le droit à l'avortement.... Anne Icart se base sur des faits réels, comme le procès de Bobigny ou la manifestation pour le droits des femmes à Paris en 1971, et elle y intègre ses personnages. J'ai adoré cet aspect de l'histoire, le fait de pouvoir découvrir ces grands évènements de l'intérieur aux travers des yeux des femmes de l'époque.

J'ai juste regretté quelques petites longueurs à la fin mais cela ne m'empêchera pas de lire la suite, "Si j'ai bonne mémoire" , qui est déjà dans ma wish list !

En résumé : Un roman qui place les femmes au coeur de l'histoire, une belle saga familiale que je vous recommande grandement !

mercredi 27 janvier 2016

Ah ! Le grand homme, au théâtre de l'atelier


L’histoire :

«Ah ! Le grand homme» est une farce.
Des comédiens, prêts à tout pour exercer leur métier, répondent à la convocation d’un metteur en scène fumeux. Leur mission : rendre hommage, sur scène et le soir-même, au grand Jean Vilar !

Les fantômes du théâtre viennent fort heureusement voler à leur secours au terme d’une journée délirante…

 Mon avis :

En plus de mes avis de lectures j'aime aussi vous parler sur ce blog de mes sorties au théâtre. Il y a une semaine j'ai eu la chance de découvrir avec mon chéri la nouvelle pièce du théâtre de l'atelier : Ah! Le grand homme, avec les acteurs Yvan Le Bolloc'h, Jean-Jacques Vanier, Jean-Luc Porraz, Stéphan Wojtowicz, Aurélien Chaussade, Jean-Pierre Malignon et Serena Reinaldi. Je remercie Laetitia, community manager du théâtre de l’atelier pour cette découverte. Nous avons passé une bonne soirée malgré quelques points qui m'ont moins séduite.  

Petit résumé de l'histoire : quatre comédiens sont réunis par un metteur en scène pour tenter de réaliser un projet un peu fou : monter une pièce qui sera jouée le soir même et ce dans le but de rendre hommage au grand Jean Vilar (Le grand homme). Mais la préparation du spectacle ne va pas se passer comme prévu : interruption du sous-directeur du théâtre, accès de folie des comédiens, du metteur en scène, et même intervention des fantômes du théâtre vont venir perturber ce projet !

Cette comédie mélange à la fois l'absurde, le burlesque et le surnaturel. Même si nous avons souvent ri j'ai trouvé que l'absurde allait parfois un peu trop loin, il y a certaines scènes que nous n'avons pas comprises.

Nous avons également regretté un manque de cohérence entre les différentes scènes. J'ai plus eu l'impression d'assister à une suite de sketchs qu'à une pièce. Mais cependant certaines scènes sont très drôles et les acteurs se donnent à 100% du début à la fin. Ces personnages sont pour moi le point fort de la pièce, ils sont tous différents, n'ayant comme point commun que leur passion pour le théâtre. J'ai particulièrement aimé le personnage de René, un acteur raté joué par Jean-Jacques Vanier.

La seconde partie m'a beaucoup plus séduite que la première et la fin, avec l'arrivée du surnaturel, est intéressante mais arrive trop tard à mon goût.

En résumé : Une comédie déjantée rafraichissante servie par de très bons acteurs, un peu trop décalée pour moi mais je la recommande si vous aimez ce type de pièce, le public autour de nous semblait conquis !


 Pour en savoir plus :

 "Ah ! Le grand homme", au théâtre de l’Atelier
1 Place Charles Dullin
75018 PARIS

Tel : 01 46 06 49 24
Du 12 janvier 2016 au 20 mars 2016

Du mardi au samedi à 21h00
Matinée le dimanche à 15h00

Pour réserver c'est ici

Une pièce écrite par Pierre et Simon Pradinas
Mise en scène : Panchika Velez
Avec : Yvan Le Bolloc'h, Jean-Jacques Vanier, Jean-Luc Porraz, Stéphan Wojtowicz, Aurélien Chaussade, Jean-Pierre Malignon et Serena Reinaldi

lundi 25 janvier 2016

Room de Emma Donoghue



L'histoire :

Sur le point de fêter ses cinq ans, Jack a les préoccupations des petits garçons de son âge. Ou presque. Il ne pense qu’à jouer et à essayer de comprendre le monde qui l’entoure, comptant sur sa mère pour répondre à toutes ses questions.
Cette mère occupe dans sa vie une place immense, d’autant plus qu’il habite seul avec elle dans une pièce unique, depuis sa naissance. Il y a bien les visites du Grand Méchant Nick, mais Ma fait tout pour éviter à Jack le moindre contact avec ce personnage. Jusqu’au jour où elle réalise que l’enfant grandit, et qu’elle ne va pouvoir continuer longtemps à entretenir l’illusion d’une vie ordinaire. Elle va alors tout risquer pour permettre à Jack de s’enfuir. Mais l’enfant va-t-il réussir à trouver des repères loin de leur univers ? Quel accueil lui réservera le monde extérieur, lui l’enfant né de la captivité d’une femme ?

Mon avis :

J'ai lu ce roman sur un coup de tête après avoir visionné son adaptation cinématographique. Si la bande-annonce du film m'avait beaucoup intrigué, le roman lui m'a bouleversée. Une fois commencé il a occupé mes pensées jusqu'à ce que j'en ai lu les derniers mots.

Le début du roman est un peu déroutant car l'histoire est raconté du point de vue de Jack 5 ans, qui personnifie tous les objets qui l'entoure, il y a monsieur lit, madame étagère.... Mais on s'habitue rapidement à cela et la naïveté de Jak est très touchante. Je pense d'ailleurs que c'est ce choix de narration qui rend ce roman si unique et si prenant.

C'est une histoire très touchante, on s'attache très vite à Jack et à sa maman. J'ai lu des chroniques qui regrettent que la première partie soit un peu redondante. Si j'ai ressenti ce côté légèrement répétitif du début cela ne m'a pas dérangée et me parait, au contraire, essentiel pour comprendre le quotidien difficile que vivent Jack et sa mère dans cette petite pièce. 

Ce petit garçon déborde d'énergie et n'a que quelques mètres carrés pour vivre. Sa mère invente alors des dizaines de jeux pour l'occuper et lui permettre de se dépenser.  Car au delà de l'histoire, ce roman met en avant l'importance de l'amour maternelle, et sa capacité à surmonter tous les obstacles. La maman de Jack est prête à tous les sacrifices pour son fils, c'est ce qui rend cette histoire bouleversante.

En résumé : Un roman unique et touchant qui montre que l'amour maternel peut permettre de surmonter toutes les situations. J'ai hâte de découvrir le film !    

Voici la bande-annonce du film (attention elle contient des SPOILERS si vous souhaitez lire le roman avant) : 


mercredi 20 janvier 2016

D'ailleurs, les poissons n'ont pas de pieds de Jón Kalman Stefansson


L'histoire : 

Ari regarde le diplôme d'honneur décerné à son grand-père, le célèbre capitaine et armateur Oddur, alors que son avion entame sa descente vers l'aéroport de Keflavík. Son père lui a fait parvenir un colis plein de souvenirs qui le poussent à quitter sa maison d'édition danoise pour rentrer en Islande. Mais s'il ne le sait pas encore, c'est vers sa mémoire qu'Ari se dirige, la mémoire de ses grands-parents et de leur vie de pêcheurs du Norofjörour, de son enfance à Keflavík, dans cette ville «qui n'existe pas», et vers le souvenir de sa mère décédée. 

Jon Kalman Stefansson entremêle trois époques et trois générations qui condensent un siècle d'histoire islandaise. 

Mon avis : 

Je remercie Babelio et les éditions Gallimard pour m'avoir permis de découvrir ce roman ! 

L'histoire se passe en Islande, alternativement à trois époques, les années 20, les années 80 et l'époque actuelle. On y suit le destin des membres d'une même famille, Ari, son père Jakob et son grand-père Oddur. J'affectionne particulièrement ce genre d'histoire qui ne se concentre pas uniquement sur un personnage et une même époque.   

C'est un roman qui nous plonge au cœur de l'Islande d'hier et d’aujourd’hui. Certains passages qui décrivent une Islande profonde et traditionnelle m'ont rappelé la lettre à Helga, autre roman Islandais que j'avais beaucoup aimés. J'ai encore plus envie de visiter le pays maintenant ! L’auteur évoque également des sujets sérieux comme la situation politique et économique de son pays. 

J'ai été séduite par l'écriture de Jón Kalman Stefansson, les sentiments de chacun sont bien décrits, même si certains passages furent un peu trop descriptif à mon goût. J'ai également eu du mal à m'y retrouver entres les personnages car ce sont des prénoms typiquement islandais auxquels je ne suis pas habituée. Mais ce fut tout de même une lecture agréable.

En résumé : Une belle histoire qui nous plonge dans l'Islande d'hier et d'aujourd'hui. 

mardi 19 janvier 2016

Dites aux loups que je suis chez moi de Carol Rifka Brunt


L'histoire : 

Nous sommes au milieu des années 1980, aux États-Unis. June est une adolescente taciturne, écrasée par une sœur aînée histrionique et des parents aussi absents qu’ennuyeux. Depuis sa banlieue triste du New Jersey, elle rêve d’art et de son oncle Finn, un peintre new-yorkais reconnu. Mais Finn est très affaibli et meurt bientôt de cette maladie qu’on n’évoque qu’à demi-mot, le sida. Inconsolable, la jeune fille se lie d’amitié avec un homme étrange, Toby, qui se présente comme l’ami de Finn. Confrontée à l’incompréhension de son entourage, et à la réalité d’une maladie encore honteuse, June va brusquement basculer dans le monde des adultes et son hypocrisie.

Mon avis : 

L'histoire se passe dans les années 80. June, une adolescente de 14 ans, vit avec sa sœur Greta avec qui elle a du mal à s'entendre et ses parents qui, comptables, passent la plupart du temps au bureau pendant la saison des impôts. La personne la plus importante de la vie de June est Finn, son oncle et son parrain. Elle le voit très souvent jusqu'au jour où Finn décède du virus du sida, une maladie dont personne ne connaît encore rien à l’époque et qui fait très peur. 

Plongée dans une profonde tristesse, elle est alors contactée en secret par Toby le petit ami de Finn, que tout le monde accuse d’être responsable de son infection par le virus. Une amitié interdite va alors naître entre ces deux personnages qui ont un pour point commun d'avoir perdu leur être le plus cher.  

J'ai aimé cette histoire et la manière dont l'auteure, Carol Rifka Brunt, nous plonge dans les années 80 et dans ces années où le sida est une maladie inconnue qui alimente toutes sortes de théories. June est une adolescente mal dans sa peau et pleine d’interrogations sur tout. Je l’ai trouvé très attachante. La place qu'a pris son oncle dans sa vie est bien décrite, on comprend rapidement pourquoi sa mort l'a autant anéantie. En revanche certains points de la relation entre Finn et June m'ont un peu dérangée, j'ai trouvé cet attachement extrême un peu malsain parfois, je ne me sentais pas à l'aise pendant ma lecture.

Le point fort de ce roman est la manière dont sont traités les sentiments des personnages. Chacun  a une personnalité très complexe, l'auteur n'a pas choisi la facilité. Ils ont tous leur part d’ombre et leur part de lumière, il n'y a ni gentil ni méchant. C'est ce qui m'a le plus plu dans ce roman, car cela se rapproche de la vie réelle.  

J'ai été particulièrement touchée par le personnage de Greta, la sœur de June. Sa personnalité complexe m'a intriguée et j'aurais aimé en savoir plus sur elle, sur ses sentiments notamment à la fin du roman. Je trouve que son histoire est avorté, j'ai été assez frustré de ne pas connaître son évolution, notamment sur ses relations avec sa June.  Je trouve globalement que la fin de l'histoire va un peu trop vite, quelques chapitres supplémentaires pour connaître la suite du parcours de ces deux sœurs auraient été intéressants.

En résumé : Une belle histoire pleine d’émotions mais qui aurait pu être plus développée à mon goût, surtout à la fin.

jeudi 14 janvier 2016

Chroniques saignantes d'une enseignante de Karine Degunst

L'histoire :

« Chroniques saignante d'une enseignante ou 50 nuances de craies » est un livre qui croque le métier d'enseignant et le statut d'élève de la maternelle au collège. L'auteur dissèque ses débuts dans l'Éducation Nationale, sans langue de bois, avec un humour féroce. Elle analyse sa pratique, relate les réactions de ses élèves et autopsie, à travers toutes ses chroniques, notre époque.

Mon avis :

J'ai dévoré ce témoignage ! Karine Degunst, une enseignante, décrit sans tabou son métier pas toujours rose. Le livre est divisé en deux parties, la première relatant de l'expérience de l'auteure auprès d'élèves de SEGPA en Seine-Saint-Denis et la seconde auprès d'élèves de maternelle lors de sa seconde affectation. Ces deux expériences ont été très différentes pour l'auteure qui les décrit et les compare avec beaucoup d'humour.

J'ai beaucoup ri pendant cette lecture, certaines anecdotes qu'a accumulées Karine Dunst au cours de ses années d'enseignements sont hilarantes. Le style d'écriture est dynamique, on ressent en lisant ce témoignage les différents sentiments par lesquels est passée l'enseignante pendant ces heures de cours, de la fatigue et du découragement mais aussi des moments drôles.

Voici deux exemples d’anecdotes qui m’ont beaucoup fait rire :

«  - Madame, c’est abusé, vous parlez de la guerre et puis comme ça sans prévenir, vous parlez de Louis XIV, vlà l’arnaque, vous passez du coca light !
-      Coq à l’âne Mouloud, on dit coq à l’âne… »

« Bon, je peux enfin continuer mon cours, on avance, l’interprétation du « tableau de la méduse » de notre ami « Jerry & Co », orthographié tel quel par les élèves. »

Au-delà de ce côté humoristique ce témoignage permet de se rendre compte de ce qu'est le quotidien d'un professeur des écoles, un quotidien pas forcément facile mais qui a aussi de bons côtés.  

En résumé : Un témoignage hilarant sur la vie quotidienne des professeurs des écoles, j'ai adoré ! 

Retrouvez un autre témoignage d'une enseignante sur ce blog, c'est ici.  

lundi 11 janvier 2016

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur de Harper Lee


L'histoire : 

Dans une petite ville d'Alabama, au moment de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Homme intègre et rigoureux, cet avocat est commis d'office pour défendre un Noir accusé d'avoir violé une Blanche. Celui-ci risque la peine de mort.

Mon avis : 

Ce roman dormait dans ma PAL depuis des années et j'ai profité de mes résolutions de 2016 pour l'en sortir enfin. J'ai bien fait, cela m'a permis de découvrir une pépite de la littérature américaine !

L'histoire se déroule à Maycomb, une petite ville du sud des Etats-Unis, au cœur de l'Amérique raciste des années 30. Atticus Finch, un avocat respecté de Maycomb est commis d'office pour défendre Tom Robinson, un homme noir accusé d'avoir violé une jeune fille blanche sans véritablement de preuves. L'issu du procès semblé déjà joué, le jury étant composé d'hommes blancs qui considèrent le racisme et la ségrégation comme banal, mais Atticus ne compte pas perdre sans se battre.

Ce roman, dont la narratrice est Scout, la fille d'Atticus est également un portrait de la vie quotidienne dans cette Amérique profonde des années 30, si différente de la manière dont nous vivons aujourd'hui. Harper Lee plonge le lecteur dans cette ambiance si particulière, ce qui rend ce roman passionnant.

En racontant cette histoire au travers des yeux d'une petite fille, Scout  la fille d'Atticus, Harper Lee apporte une touche de naïveté à ces sujets compliqués. La petite Scout, bien que très intelligente, ne comprend pas encore tous les codes de la société dans laquelle elle vit et s'interroge sur des éléments que beaucoup d'adultes ont depuis longtemps acceptés et considèrent banals comme le racisme. Cette histoire est également porteuse d'espoir pour les années suivantes car les mentalités commencent doucement à changer grâce à certains adultes comme Atticus et également grâce à certains enfants qui, à l'image de Scout, de son frère Jem ou encore de leur ami Dill, ont déjà des opinions qui diffèrent de celles des adultes.  

En résumé : Un beau roman qui nous plonge dans l'Amérique raciste des années 30, des personnages attachants et une histoire émouvante.

Retrouvez sur ce blog un autre roman qui traite de la ségrégation aux Etats-Unis et qui a été un coup de coeur : ici 

mardi 5 janvier 2016

Nos âmes jumelles de Samantha Bailly


L'histoire :

L'une est blonde, l'autre brune. L'une solaire et populaire, l'autre timide et solitaire. Sonia dite Yuna écrit pour une association, Trames, qui publie un fanzine. Elle y rencontre Lou-Tiamat, qui s'affirme dans l'art du dessin suite au divorce brutal de ses parents. Leur amitié virtuelle se double d'échanges sur leurs créations et leur vie affective. Jusqu'au jour où les deux jeunes filles se rencontrent un week-end autour d'un projet…

Mon avis :

Il s'agit de ma troisième lecture d'un roman de Samantha Bailly et j'aime de plus en plus cette auteure ! Comme pour les stagiaires, j'ai été totalement conquise par son style d'écriture. Je le trouve vivant, moderne et dynamique, d'autant plus qu’elle utilise des émoticônes, des encarts sms ou encore des conversations Facebook. Cela rend l'histoire actuelle et prenante. 

On découvre l'histoire de deux lycéennes, Sonia et Lou, l'une passionnée par l'écriture et l'autre par le dessin. Entre les deux jeunes filles va naître une amitié grâce à leur rencontre sur un forum internet. J’ai beaucoup aimé suivre l’évolution de leur relation  et le passage d’une rencontre virtuelle à une amité réelle. L’attachement croissant qu’elles développent l’une pour l’autre est touchant. Même si les deux héroïnes sont assez jeunes j'ai pu facilement m'identifier à elles, à leur vie quotidienne et à leurs soucis. 

Au-delà de cette amitié ce roman traite également d'autres sujets comme l'importance de suivre ses rêves, la difficulté de trouver sa place dans la société ou encore l'homosexualité. C’est une histoire que je recommanderais particulièrement à des adolescents qui ont l’impression de ne pas trouver leur place, qui se sentent mal dans leur peau. L’histoire de Lou et de Sonia est un bel exemple d’acceptation de soi, de ses rêves et de ses différences.

En résumé : Un roman qui se lit rapidement, qui offre un récit plein de vie et une belle histoire d’amitié. Vivement le tome 2 ! 

vendredi 1 janvier 2016

Les mots qu'on ne dit pas de Véronique Poulain


L'histoire :

« “ Salut, bande d’enculés ! ” C’est comme ça que je salue mes parents quand je rentre à la maison. Mes copains me croient jamais quand je leur dis qu’ils sont sourds. Je vais leur prouver que je dis vrai. “ Salut, bande d’enculés ! ” Et ma mère vient m’embrasser tendrement. »

Sans tabou, avec un humour corrosif, elle raconte. Son père, sourd-muet. Sa mère, sourde-muette. L’oncle Guy, sourd lui aussi, comme un pot. Le quotidien. Les sorties. Les vacances. Le sexe. D’un écartèlement entre deux mondes, elle fait une richesse. De ce qui aurait pu être un drame, une comédie. D’une famille différente, un livre pas comme les autres.

Mon avis : 

C'est un livre qui se lit rapidement, en quelques heures seulement, mais qui est marquant. 

La narratrice raconte son enfance, son adolescence et le début de sa vie adulte avec des parents sourds alors qu'elle est entendante. Il est très intéressant de découvrir ce monde de l'intérieur, j'ai pu trouver des réponses à des questions que je m'étais déjà posées comme :  La langue des signes est-elle universelle ? (Oui, même s'il y a des différences) Comment les personnes sourdes peuvent-elle savoir lorsque le téléphone sonne, lorsque l'on toque à la porte ? (par exemple grâce à un système de lumières qui s'allument lorsque ils reçoivent un appel).

Mais au delà de cette découverte d'un monde inconnue, ce témoignage est surtout une déclaration d'amour tout en pudeur de Véronique Poulain pour ses parents avec lesquelles elle a eu du mal à s'entendre pendant son enfance et son adolescence, leur monde étant séparés.

En plus de voir l'auteure grandir et apprendre à vivre avec le handicap de ses parents, le lecteur découvre également l'évolution de la situation des sourds au fil des années. L'accès aux informations télévisés grâce au sous-titres, aux écoles de langues des signes sont assez récentes ce qui m'a beaucoup étonné. Les parents de Véronique Poulain ont beaucoup œuvré en ce sens et la fierté que celle-ci ressent transparaît au fil des pages.  

Enfin, on découvre grâce à cette lecture de nombreuses situations amusantes et parfois embarrassantes que vivent les enfants de personnes sourdes, comme les bruits que font leurs parents sans s'en rendre compte ou encore comment les enfants profitent de la situation pour mettre la musique à fond dans leur chambre alors qu'ils sont censés dormir !   

En résumé : Un magnifique témoignage que livre Véronique Poulain sur son enfance avec des parents sourds et surtout une belle déclaration d'amour que leur livre l'auteure.

Retrouvez d'autres témoignages drôles et émouvants sur ce blog : ici ou encore ici